Félix Tshisekedi: « si nous n’avons pas une justice qui fonctionne, il faut oublier l’Etat de droit »

Félix Tshisekedi
Félix Tshisekedi

Félix Tshisekedi se trouve dans la capitale ivoirienne en tant que participant à la 15e Conférence des parties (COP) de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD). Comme d’habitude, il a trouvé du temps pour échanger avec les membres de la communauté congolaise. A côté d’autres sujets, il a évoqué les grands défis auxquels le pays est confrontés. Il s’est montré davantage sévère vis-à-vis de la justice et du système sécuritaire.

« Faire les réformes à plusieurs niveaux: l’armée, la police, la justice. Si nous n’avons pas une justice qui fonctionne, il faut oublier l’état de droit. Il faut que notre justice redore son blason, longtemps terni », a t-il déclaré.

Ces mots à l’égard de la police n’ont pas non plus étaient tendres:  « Notre armée également est pour quelque chose dans ce qui se passe dans l’Est de la RDC. Il faut remettre de l’ordre. Notre police favorise également certaines choses qui favorise certaines choses qui emmènent l’insécurité, à cause de sa complicité. C’est tout ça que nous devons faire, mais je ne peux le faire seul. C’est notre à faire à tous. Ne vous sous-estimez pas. Vous avez un rôle à jouer ».

En juillet dernier, dans une interview accordée à la télévision nationale et à TOP CONGO, il s’était montré tout aussi insatisfait du travail fait par la justice.

« Je fais des réformes dans la justice. J’ai mis des personnes que j’ai trouvées dont j’avais le témoignage sur leur probité morale. Sans les remettre en cause, mais je pensais qu’ils allaient m’aider à impulser cette nouvelle dynamique au sein de la justice pour la rendre vraiment un moteur de l’État de droit que j’attends et ce redresseur des torts que je veux voir pour qu’elle puisse mettre fin à la corruption mais la corruption continue d’exister même dans le milieu de la justice censé combattre ce fléau. À ce jour, la justice n’a pas encore fait son travail pour avoir les résultats escomptés », avait-il dit.

Cependant dans l’opposition, on trouve que c’est lui le problème. Illustration faite avec le récent changement à la tête de la Cour constitutionnelle. « Les changements orchestrés ce jour à la Cour constitutionnelle me rappellent à cette réflexion de J. Rostand :" Il est affreux de voir revenir avec des couleurs d'avenir tout ce qu'on détestait dans le passé". Quel gâchis de voir ainsi défigurée notre oeuvre commune pour un Etat de droit », note le député Delly Sesanga.

Et d’ajouter: « Lorsqu'un pouvoir n'a plus de limite que le miroir de ses propres lubies; qu'en fait d'exercice de l'autorité, il n'aspire à ne rencontrer d'obstacle que le fond de l'imagination de sa propre volonté : voilà une dictature dans son principe. Un tel régime mérite une totale réprobation et doit être par conséquent combattus dans son principe par tous les démocrates ».

Martin Fayulu est également du même avis: « Pitoyable de vilipender en public nos forces armées et notre police de cette manière. M. Tshisekedi devrait cesser de rejeter la faute aux autres et commencer à rendre des comptes. Le problème réside dans la trahison, le manque de ressources et la formation. Il faut des réformes ».