Débats devant la CPI pour décider si Ongwen, un chef de la LRA, peut faire appel de sa condamnation

M. Ongwen
M. Ongwen

La Cour pénale internationale (CPI) a entamé lundi à La Haye les débats devant déterminer si Dominic Ongwen, un des principaux chefs de la brutale rébellion ougandaise de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) peut faire appel de sa condamnation à 25 ans de prison.

M. Ongwen, enlevé vers l'âge de neuf ans par le groupe dirigé par Joseph Kony, a été déclaré coupable en 2021 de 61 chefs de crimes de guerre et contre l'humanité, dont celui de grossesse forcée - une première pour la CPI - mais aussi de meurtres, viols, esclavage sexuel et enrôlement d'enfants soldats.

"Dominic Ongwen était, et est toujours, un enfant", a plaidé son avocat Krispus Ayena Odongo, "c'était un enfant quand il a été enlevé et transformé en machine de combat dénuée d'esprit propre (...) un enfant que le gouvernement de l'Ouganda et la communauté internationale n'ont pas réussi à sauver de l'emprise diabolique de la LRA pendant 25 ans".

Ongwen croit toujours qu'il est "possédé" par l'esprit de Joseph Kony car il n'a pas été purifié par les rituels, a-t-il ajouté.

M. Ongwen, né "environ en 1978", argue d'erreurs juridiques et factuelles dans le verdict justifiant qu'il puisse faire appel de sa condamnation et de sa peine.

Fondée en Ouganda dans les années 1980 par l'ex-enfant de choeur Joseph Kony en vue d'établir un régime fondé sur les Dix Commandements, la LRA a terrorisé pendant 30 ans de larges zones d'Afrique centrale en kidnappant des enfants, mutilant des civils à grande échelle et asservissant des femmes.

Elle est responsable de la mort de plus de 100.000 personnes et de l'enlèvement de 60.000 enfants, garçonnets transformés en soldats dociles et fillettes en esclaves sexuelles.

Chassée d'Ouganda, elle s'est éparpillée dans les forêts de République démocratique du Congo, de Centrafrique, du Soudan du Sud et du Soudan et, traquée, ses quelques centaines de membres restants semblent tout juste survivre.

En première instance, la CPI a estimé que M. Ongwen, ne souffrait d'aucune maladie mentale, malgré son enlèvement et les brutalités subies aux mains de la LRA et que la "Fourmi blanche" - son nom de guerre - avait personnellement ordonné de massacrer des civils dans des camps de réfugiés entre 2002 et 2005.

La procureure Helen Brady a demandé la confirmation de la condamnation et de la peine de M. Ongwen qui "a joué un rôle-clé" dans les crimes qui lui sont reprochés "les planifiant, les organisant et donnant les ordres".

"Sept femmes et fillettes ont été forcées par M. Ongwen a être ses soi-disant épouses (...) et à supporter ses viols répétés, l'esclavage sexuel et les grossesses forcées", a-t-elle souligné.

 

 

AFP avec ACTUALITE.CD