RDC: " Mon fils est comme un fantôme dans son propre pays" cri d'alarme d'une survivante des violences sexuelles

Photo/ Droits tiers
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Alors que le monde célébrait la journée internationale des droits de l'homme, les survivantes des violences sexuelles et basées sur le genre ont plaidé pour la reconnaissance et l'intégration de leurs enfants dans la société.

Dans une soirée d'exposition, les survivantes des violences sexuelles ont plaidé les cas des enfants issus des viols. " Mon fils compte ! Aujourd'hui, il est comme un fantôme dans notre pays. Il doit avoir des papiers. S'il le veut, il doit pouvoir devenir président de notre Nation" a insisté Desanges Kabuo coordinatrice provincial du mouvement des survivants du Sud-Kivu.

La stigmatisation de son fils âgé d'environ 6 ans, le non accès à l'éducation, les enfants issus du viol traversent les moments difficiles.

" Les survivantes des violences sexuelles ont des enfants issus du viol qui ont besoin d'une prise en charge. Ils ont besoin d'une prise en charge médicale. Je demande qu'on crée la cité de la joie des enfants issus des viols pour qu'ils cessent d'être traumatisé" ajoute Desanges Kabuo.

Pour ces survivantes, le gouvernement doit s'occuper de leurs enfants.

" Un jour j'aimerai que la communauté comprenne que ce n'est pas de notre faute, que les gens arrêtent de nous stigmatiser. Nos enfants ont droit à avoir une identité et au droit à la scolarité comme les autres enfants. Aujourd'hui beaucoup d'enfants issus des viols sont des enfants de la rue et leurs mamans sont rejetés par la société." 

Et d'ajouter " Depuis 25 ans, nous n'avons connu rien d'autre que la guerre. Dans toutes les familles, quelqu'un est touché par les affres de la guerre et les viols comme arme de guerre. Nous avons cette légitimité à lever nos voix pour nos familles, pour nos enfants, pour nos communautés. Plus que quiconque, cette paix nous en rêvons " renchérit Desanges Kabuo.

D'autres ont demandé réparation pour l'honneur de leurs vies.

"Les réparations donnent de l'espoir aux survivantes, elles sont des piliers de la justice transitionnelle et doivent être lancées en parallèle des poursuites judiciaires et la recherche de la vérité" réclame Tatiana Mukanira

Cette soirée d'exposition était organisée à l'occasion de la clôture des 16 jours d'activisme de lutte contre les violences sexuelles et celles basées sur le genre.

Justin Mwamba