RDC : 26 derniers pêcheurs congolais libérés des prisons ougandaises, leur comité plaide pour le balisage de frontière lacustre pour éviter des nouveaux incidents

Couchée du soleil sur le lac Edouard
Couchée du soleil sur le lac Edouard

Il n'y a plus de pêcheurs congolais dans les prisons ougandaises. Les 26 qui y restaient ont été libérés vendredi 26 novembre dernier et accueillis à Kasindi après six mois de détention pour violation de frontière lacustre, rapporte à ACTUALITE.CD, Mbusa Kavasya Noé, président du comité des pêcheurs de Kyavinyonge, pêcherie située à la côte ouest du lac Édouard (Nord-Kivu).

Selon lui, il s'agit des derniers pêcheurs congolais condamnés à Katwe (Ouganda) après avoir été surpris en train de pêcher dans les eaux ougandaises, la partie du lac Édouard inondée de poissons.

« Il n'y a plus de pêcheurs congolais dans les prisons ougandaises. Les 26 qui y restaient ont été libérés hier (vendredi), après six mois de détention. Ils avaient été condamnés à Katwe. Ils sont tous de Kyavinyonge. On les arrête régulièrement. Certains arrêtés puis libérés le même jour, d'autres après une semaine, d'autres encore condamnés à Katwe. Nous saluons des discussions entre le gouvernement congolais et celui de Yoweri Kaguta Museveni qui ont permis ces libérations », se facilite Mbusa Kavasya Noé.

Depuis 2017, des pêcheurs congolais sont régulièrement arrêtés sur le lac Édouard par la marine ougandaise qui les accuse de violer la frontière lacustre en allant pêcher dans les eaux ougandaises. Selon des sources à Kyavinyonge, faute de réglementation de la pêche du côté congolais, les eaux congolaises font face à la pêche illicite. Conséquence : la partie congolaise estimée par le comité de pêcheurs à près de 75% de la superficie du lac Édouard, se vide des poissons et les pêcheurs congolais se risquent du côté ougandais espérant revenir du lac avec des poissons. Le comité de pêcheurs de Kyavinyonge appelle le gouvernement congolais à doter la marine congolaise des moyens pour le contrôle et la surveillance des activités de pêche. Il plaide également pour le balisage de frontière lacustre pour la visibilité de la limite des eaux congolaises.

« Il faut que l'État congolais prenne ses responsabilités en mains. Ceux qui sont chargés de l'assainissement du lac n'ont pas de moyens. Il faudrait qu'il y ait balisage de frontière lacustre pour bien démarquer les limites. Ce n'est pas visible sur le lac Édouard.  Aussi, notre marine congolaise accuse un faible effectif, et n’a pas de moyens, contrairement à la marine ougandaise, ses éléments ont des GPS pour bien mener les patrouilles. Nos pêcheurs n'ont pas de GPS pour savoir avec précision de quel côté ils pêchent. Ce qui nous crée des problèmes. Nous sommes tracassés, arrêtés, emprisonnés. Nous souffrons vraiment sur le lac Édouard faute de balisage et d'assainissement de nos eaux. Ce qui est anormal, parce que l'Ouganda n'a que 25% des eaux et nous la RDC 75% qui nourrissent les territoires de Rutshuru, Lubero et Beni en poissons », indique à ACTUALITE.CD Mbusa Kavasya Noé.

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Claude Sengenya