Congo Hold-up : l’IGF a été butée sur un problème de documentation pour responsabiliser la société Égal dans le détournement de 43 millions USD sortis par la BCC en 2013 (Jules Alingete)

Congo Hold-Up
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L'inspecteur général de finances-chef de service, Jules Alingete Key, s’est exprimé sur l’enquête « Congo Hold-up ». Dans une interview accordée à la Radio France Internationale (RFI), il est notamment revenu sur l’un des volets de cette enquête dont il dit saluer les conclusions. Il s’agit du volet concernant les 43 millions de dollars sortis en 2013 par la Banque centrale du Congo (BCC) au bénéfice de la société Egal.

Pour Jules Alingete, le détournement des 43 millions USD a été établi au cours de l’une des enquêtes déjà menées par l’Inspection générale des finances (IGF). Mais il souligne néanmoins qu’ils étaient confrontés jusqu'à ce jour à un manque de preuve qui responsabiliserait formellement la société d'importation de viandes et de poissons Égal.

« Nous avions travaillé sur ce dossier, nous avions établi un détournement de 43 millions de dollars sauf que vos enquêteurs ont beaucoup plus d'informations. Ils sont allés plus loin en identifiant les véritables bénéficiaires. Mais nous nous sommes limités à établir la responsabilité de la banque qui a passé ces opérations. Et je pense que globalement nous sommes d'avis sur le travail qui a été fait. Il est vrai que quand nous avions commencé les investigations, cette société (Egal) était dans le viseur de l’Inspection générale des finances. Parce que son nom est cité du début jusqu'à la fin de l'enquête sauf que nous avons été butés en tant que service public à trouver des documents qui puissent formellement nous permettre de responsabiliser la société Égal et aussi face à la situation où la BGfibank a pris la position de reconnaître la responsabilité d'avoir pris cet argent sans nous indiquer ce qu'elle en a fait. Nous, nous sommes contentés de cette conclusion où la banque a accepté sa responsabilité et s'est engagée à nous rembourser », a déclaré Jules Alingete Key dans une interview accordée à RFI ce jeudi 25 Novembre.

Jules Alingete note la disponibilité de l’IGF à rouvrir l'enquête dès lors que les documents seront à leur disposition étant donné que, pour lui, l’IGF accède également aux résultats de l’enquête Congo Hold-up au travers les réseaux sociaux comme toute la population et n'a, par contre, reçu aucun document prouvant ces accusations.

« La révision implique que nous puissions disposer de documents probants. Donc cette enquête-là, nous lisons la publication comme tout le monde au travers des médias, des réseaux sociaux. Nous n'avons pas de document à notre niveau. Nous ne pouvons pas réviser au stade actuel notre position sur base de ça. Dès lors que nous aurons des documents à notre disposition, qui permettront de rouvrir l'enquête et d'arriver vers d'autres conclusions, nous le ferons. Nous sommes disposés à le faire, nous ne trouvons pas de problème à ça », a-t-il ajouté.

Rappelons que Congo Hold-up est un travail d'enquête collaborative couvrant une période de 10 ans. Plusieurs médias dont Médiapart, Rfi, De standaard, Le soir, NRC, Der Spiegel, infoLibre, Politiken, Expresso, VG,National, RCIJ, Bloomberg, L'Orient le Jour, BBC Africa Eye, KvF, The Namibian, The Continent et The Wire ont participé à ces investigations. Au total 3,5 millions de documents ont été analysés et révélé que des proches de Joseph Kabila et d'autres dignitaires de l'ancien régime sont auteurs de plusieurs détournements.

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Monica Bubanji, stagiaire UCC