RDC: la conférence internationale sur l'intégration des pays d'Afrique centrale dans les activités du CORAF se clôture avec une panoplie de recommandations

Les dirigeants du CORAF, CEEAC, CEMAC. Photo actualite.cd
CORAF, CEEAC, CEMAC. Photo actualite.cd

Ouverte le lundi 22 novembre, la conférence internationale sur l'intégration des pays d'Afrique centrale dans les activités du Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF) couplée à l'atelier pour la création d’une alliance pour une agriculture intelligente face au climat en Afrique centrale s'est clôturée ce vendredi  26 novembre.

Durant 5 jours, les participants et experts  ont examiné les opportunités pour renforcer la coopération scientifique entre les États d'Afrique centrale, les institutions gouvernementales régionales, les partenaires au développement, les organisations paysannes et le CORAF. Ils ont passé en revue et proposé une nouvelle stratégie pour faciliter l'intégration des États d'Afrique centrale et des Communautés économiques régionales dans les activités du CORAF. 

La sœur Ndandu Mayamba, directrice de cabinet adjoint du ministre de la recherche scientifique et innovation technologique représentant le membre du gouvernement a, comme à l'ouverture, clôturé ces assises.

"Le gouvernement de la République s'est satisfait de voir que ces assises ont contribué à l'intensification de la coopération régionale dans une approche privilégiant le partenariat gagnant-gagnant par la mutualisation des connaissances dans le secteur de la recherche 3 agronomique, permettant ainsi la réalisation de l'Action 60, Axe 10 du Pilier 3 du Programme du Gouvernement : La relance des filières prometteuses stratégiques pour l'autonomie alimentaire et la relance de l'industrie locale ; L'encouragement de la création des unités de production des intrants agricoles (outils, fertilisants, produits phytosanitaires, semences, etc.) ; Le soutien de la production agricole notamment par la distribution des outils et matériels agricoles ; La création, la réhabilitation et l'appui des instituts de recherches agronomiques ; 5. L'encouragement des associations et coopératives des femmes maraichères, des éleveurs et des pêcheurs : l'amélioration de la productivité des cultures vivrières et de rente par l'accès aux semences améliorées", a-t-elle dit.

Et de poursuivre :

"Je sais que vos débats et délibérations ont abouti à des recommandations utiles à la collaboration scientifique et technique en vue de voir la transformation agricole tant souhaitée devenir une réalité. Telles sont à titre d'exemple la feuille de route 2022 que vous avez tracée pour la mise en œuvre de la stratégie de redéploiement du CORAF en Afrique Centrale ainsi que la dynamisation de l'Alliance pour le développement de l'agriculture climato-intelligente en Afrique Centrale".

Plusieurs conclusions et recommandations ont été dressées pour clore ces travaux dont une feuille de route 2022 pour la mise en œuvre de la stratégie de redéploiement du CORAF en Afrique Centrale. Les experts se sont projeté dans une perspective de renforcement du partenariat CEEAC-CEMAC-CORAF-WAVE dans le cadre de la stratégie de redéploiement en Afrique Centrale. Ceci leur a permis d'esquisser un cadre d'intervention régional pour la promotion d'une agriculture intelligente face au climat, et d'entamer la constitution d'une Alliance AIC de mise en œuvre dudit cadre d'intervention. 

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La Feuille de route prévoit globalement: l'adoption d'un Mémorandum d'Entente CEEAC-CORAF pour la mise en œuvre des résultats de l'étude de définition d'une stratégie de redéploiement des activités en Afrique Centrale, la réalisation de missions pays pour l'adoption d'avenants nationaux audit mémorandum, l'élaboration de projets d'appui en matière, entre autres, de renforcement des capacités, d'adaptation aux changements climatiques, d'accroissement de la productivité agro sylvo pastorale et halieutique et de la nutrition, d'emploi des jeunes et de promotion de l'entrepreneuriat féminin, et de formulation de plans de renforcement du CARBAP et du PRASAC.

Pour y parvenir, il a été vivement recommandé au CORAF d'initier une rencontre au haut niveau avec la CEMAC pour convenir d'un cadre explicite de coopération, de mettre à profit la prochaine Session de son Assemblée Générale, prévue en janvier 2022 à Ndjamena, au Tchad, pour procéder à la signature du mémorandum d'entente révisé. 

Par contre, quelques effets néfastes  dus aux changements climatiques ont été épinglés.

"Par ailleurs, la mise à niveau sur la situation actuelle de l'AIC en Afrique Centrale a permis de répertorier les principaux chocs climatiques qui y impactent négativement les ressources naturelles et systèmes de production au point de menacer gravement le développement et la durabilité des systèmes. On en retient, entre autres: Des phénomènes pluviométriques adverses (démarrage tardif et arrêt précoce de la saison pluvieuse, irrégularité des précipitations, épisodes de sécheresse, averses excessives, inondations, allongement de la saison sèche); De graves perturbations des écosystèmes et des pertes de biodiversité (désertification, augmentation de la pression parasitaire, perturbation de biotopes animaux, diminution de la biodiversité aquatique, prolifération des bio-agresseurs); Des phénomènes atmosphériques néfastes (chaleur excessive, ; D'inquiétantes dégradations des ressources naturelles (glissements de terres, amenuisement de terres arables, réduction de la fertilité des sols, assèchement de cours d'eau, rareté de pâturages, destruction des habitats de la faune, rétrécissement de cours d'eaux, augmentation des feux de brousse, dessèchement du lac Tchad et de fleuves)", dit le rapport final.

A en croire les participants, ces effets néfastes sont à la base de déplacement de populations et aggravement des conflits entre agriculteurs et éleveurs, de destruction de peuplements de cultures (superficies emblavées), de perturbation du calendrier cultural, du baisse de productivité et de productions, de destruction d'habitats de poissons, d'intensification des conflits homme-faune et d'intensification de la pression sur les ressources ligneuses.

Pour faire face à ces effets, les participants ont décidé de s'engager dans un cadre d'orientation avec des visions optionnelles  d'une "agriculture résiliente au choc climatique pour assurer la sécurité alimentaire et contribuer au développement socioéconomique en Afrique Centrale, par la transformation de l'agriculture familiale ou d'une agriculture climato-intelligente pour le bien-être des populations en Afrique Centrale". 

Fonseca MANSIANGA