RDC : l'Ong AIFED initie l'élaboration d'un cahier des charges sur la lutte contre l'exploitation sexuelle des filles mineures, la traite des personnes et la lutte contre la drogue

AIFED
Table ronde de réflexion sur la lutte contre l'exploitation sexuelle des filles mineures, la traite des personnes et la lutte contre la drogue. Ph. Droits tiers.

Dans le cadre de la campagne de 16 jours d'activisme de lutte contre la violence faite aux femmes et à la jeune fille, l'Ong Action et Intervention des Femmes Entrepreneures pour le Développement (AIFED) a organisé, ce mardi 23 novembre à Kinshasa, une table ronde de réflexion sur la lutte contre l'exploitation sexuelle des filles mineures, la traite des personnes et la lutte contre la drogue, sous le parrainage du Ministère des Affaires sociales, actions humanitaires et solidarité nationale et avec l'appui de la Fédération mondiale de lutte contre la drogue (WFAD) et le barreau de Matete. Et ce grâce aux fonds de la Coopération Suédoise.

Plusieurs jeunes filles mineures vivant dans les rues de Kinshasa et dans d'autres provinces sont victimes de l'exploitation sexuelle. Et dans la grande majorité leurs enfants ne disposent pas des actes de naissance. Elles se laissent également berner dans la consommation des drogues. Les parties prenantes à la table ronde de l'AIFED ont réfléchi sur comment remédier à ces situations dont sont victimes les filles mineures SDF.

Le Représentant du ministre des affaires sociales à cette table ronde a annoncé l'élaboration d'un cahier des charges pour venir en aide à ces filles victimes de l'exploitation sexuelle... 

"Nous avons ensemble, au cours des échanges, identifié les auteurs de l'exploitation sexuelle, les victimes et les lieux où se déroulent cette exploitation. Nous avons ensemble identifié les parties prenantes qui peuvent se mettre ensemble pour mener cette lutte. Nous nous sommes mis d'accord d'élaborer un cahier des charges en vue d'être présenté au ministre des Affaires sociales, Actions humanitaires et solidarité nationale. J'ai beaucoup apprécié la participation active des participants. Cette table ronde a été très utile", a-t-il dit.

Ph. Droits tiers.

Par ailleurs, Mme. Lydie Mwenge, coordinatrice de l'AIFED explique qu'un travail d'ensemble mérite d'être fait pour aider ces enfants mineurs vivant loin de leurs familles, à la merci de la rue.

"L'idée de cette table ronde est aussi l'une des recommandations dégagées de notre enquête au quartier Pakadjuma. Après le constat fait sur terrain, il nous a été demandé d'organiser le plaidoyer au Ministère des affaires sociales et d'autres partenaires pour lutter contre le problème de l'exploitation sexuelle des filles mineures, la problématique de la consommation des stupéfiants ainsi que le problème lié à l'apatridie. Nous allons soumettre un cahier des charges au gouvernement pour mettre fin à ces situations. Avec l'appuie de la fédération internationale de lutte contre la drogue et d'autres organisations de la société civile, nous allons faire ce plaidoyer", a-t-elle soutenu.

Pour sa part, le représentant pays de WFAD, Dandy Yela Y'Olemba, a laissé entendre que le risque d'apatridie menace la plupart des filles mineures et leurs enfants vivant dans les rues. À l'en croire, des réflexions laborieuses ont été dégagées pour venir en aide à ces enfants mineurs.

"La drogue intervient dans l'exploitation des filles mineures. Beaucoup des filles qui vivent dans la rue sont sans identités. Les enfants de ces filles ne sont pas déclarés au niveau de l'Etat. Nous avons réfléchi sur comment faire en sorte que les filles mineures ne soient plus victimes de l'exploitation sexuelle dans les rues ; que les enfants de la rue ne soient plus de grands consommateurs des substances psychotropes", a dit M. Dandy Yela Y'Olemba.

Notons que les enquêtes menées par l'Ong AIFED au quartier Pakadjuma et au cimetière de la Gombe, démontrent que les filles mineures habitant ces endroits sont obligées à passer des actes sexuels non-consentis avec différents partenaires avant d'intégrer des écuries qui gouvernent les rues. Cette Ong appelle le gouvernement à trouver des mesures qui s'imposent afin de venir en aide à ces filles mineures.

Jordan MAYENIKINI