RDC : CAFCO veut des sanctions « en toute rigueur » contre les auteurs des accusations de « sorcellerie » envers les femmes

Photo/ droits tiers
Photo/ droits tiers

 Les accusations de sorcellerie envers les femmes se sont multipliées au cours des derniers mois au Sud-Kivu, à Kinshasa, en Ituri et dans le Kongo-Central. Les victimes sont généralement soumises à la justice populaire. Dans son dernier rapport le Cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO) dresse une série des recommandations aux autorités à ce sujet. 

« Il y a un problème qui prend de l’ampleur dans notre province. Les femmes du troisième âge et les petites filles sont régulièrement accusées d’être sorcières. C’est sur elles que sont rejetés tous les malheurs qui s’abattent sur la ville. Elles sont victimes de lynchage, elles sont brulées vives, leurs maisons sont incendiées et les enfants sont dispersés. Nous avons pu recenser 40 cas en tout, » avait expliqué Nelly Adidja, déléguée CAFCO du Sud-Kivu à l’issue d’un atelier sur les différents conflits à l’Est tenu en aout dernier.

Le rapport de plus de 12 pages est adressé au ministre du Genre, Famille et Enfant avec des copies aux différentes organisations de la société civile.

« Il y a encore beaucoup à faire, des efforts de toute part doivent être consentis pour que ce phénomène disparaisse. Ce qui pousse Le CAFCO à poursuivre avec des sensibilisations à travers des émissions radio et des ateliers.  Ainsi, nous avons organisé octobre, trois rencontres sur le danger de cette pratique, » a dit Mimy Mopunga, chargé des Projets CAFCO.

En termes des recommandations, CAFCO exige « fermement » aux autorités nationales de punir en toute rigueur les coupables de cette pratique. « Le gouvernement doit impérativement   assurer la sécurité à toute personne sans distinction aucune et particulièrement les femmes. Le CAFCO prend désormais le ferme engagement de traduire en justice tous les auteurs de ces violations et d’accompagner les victimes. Il est temps que la population arrête de se rendre justice. Cela va largement contribuer au rétablissement de la cohésion sociale et au développement de la communauté, » a précisé Mimy Mopunga.

Prisca Lokale