"Nous sommes des frères": un tournoi de karaté pour la paix dans la région des Grands Lacs

Carte des limites de la RDC et ses voisins

Devant un public en effervescence, un karatéka congolais met à terre son adversaire burundais, avant de le relever, en souriant: "nous sommes des frères", résume une participante du tournoi de karaté pour la promotion de la paix dans la région des Grands Lacs africains qui s'est déroulé ce week-end à Goma, dans l'est de la RDC.

Pays organisateur, la République démocratique du Congo a fini en tête du classement, avec 16 médailles dont 12 en or, suivie de la Tanzanie (4 en or), du Burundi (1 en or) et de l'Ouganda (2 en bronze).

Mais ce tableau des médailles n'est pas le plus important, à voir les participants, hommes et femmes, se donner, sourire aux lèvres, des accolades sous les applaudissements du public.

"Le karaté prône la paix, ici nous montrons que nous n'avons pas la haine, (nous) vivons en harmonie", a expliqué la Tanzanienne Salha Abdallah Zarafi. 

"Nous espérons que ce climat de paix régnera dans la région, l'Afrique a besoin de la paix", a-t-elle ajouté.

La RDC, la Tanzanie, le Burundi, l'Ouganda et le Congo-Brazzaville ont participé à ce tournoi destiné à "favoriser la rencontre de personnes, de cultures et de milieux différents, lutter contre les discriminations et les violences sous toutes leurs formes pour préserver la paix dans un environnement social sécurisé".

 

- "Paix durable" -

 

Les Angolais étaient restés bloqués à Kinshasa, faute de vol pouvant les amener à Goma, dans le Nord-Kivu, à 2.000 km de la capitale congolaise. Leurs homologues rwandais n'ont pas fait le déplacement pour Goma.

"Le sport unit les gens, avec ce tournoi, nous avons l'occasion de réunir les jeunes victimes des troubles et du terrorisme" dans notre région, a estimé Alain-Pamphile Mbaka, secrétaire général de la Fédération congolaise de karaté.

Depuis près de trois décennies, la région des Grands Lacs est secouée par de multiples crises sécuritaires. Chaque pays soupçonne ses voisins de vouloir le déstabiliser ou de soutenir les groupes armés et rébellions à cette fin.

"Chez nous, on se dit que nos voisins ne sont pas nos amis. Mais vous voyez ici, il y a des Burundais et des Ougandais. C'est une preuve que nous sommes des frères", a dit Nancy Tchaba, capitaine de l'équipe congolaise, sortie première du groupe féminin.

"Nous entrons souvent en guerre parce qu'on ne communique pas. En se côtoyant, nous pouvons arriver à une paix durable", a estimé pour sa part Hervé Alain, un athlète du Burundi.

AFP avec ACTUALITE.CD