Affaire Bukanga Lonzo : il faut trouver un interprète pour le gérant sud-africain de AFRICOM, l’affaire est renvoyée au 8 novembre

Augustin Matata Ponyo

L’audience dans le procès Bukanga Lonzo a été suspendue et renvoyée au 8 novembre prochain afin de permettre à la Cour constitutionnelle de mettre un interprète à la disposition du gérant de la société sud-africaine AFRICOM qui comparaît à côté de Matata Ponyo, ancien Premier ministre ainsi que Patrice Kitebi alors ministre délégué aux finances.

L’audience de ce lundi présidée par le président de la Cour constitutionnelle Dieudonné Kaluba n’a duré qu’une vingtaine de minutes. Tous les prévenus ont été assistés de leurs avocats.

Après l'identification des deux prévenus, Matata Ponyo et Patrice Kitebi, un problème s'est posé quant à l'identification du gérant de la Société AFRICOM, Grobler Christo et de la lecture des faits mis à sa charge. Les avocats de ce dernier ont soulevé une exception liée à la saisine  à laquelle  la Cour y a répondu et s'est dite saisie. Le prévenu s'exprimant en anglais, la Cour a dû renvoyer l'affaire à deux semaines pour commettre un interprète.

Dans sa présentation des faits retenus contre Matata Ponyo, le procureur général près la Cour constitutionnelle a indiqué « qu’en créant ce parc dit pilote, Mr Matata a tout faussé dès le départ ». Le procureur général accuse Matata d’avoir « bafoué la loi en matière de passation des marchés optant pour la procédure de marché de gré à gré ». 

« La plupart des dépenses ont été faites en procédure d’urgence. Les montants déboursés étaient envoyés en Afrique du Sud pour le compte de la société AFRICOM choisie sans le respect de la loi en la matière », a-t-il accusé, promettant de démonter les faits au cours du procès.

Selon une enquête de l’IGF, plus de 200 millions ont été engloutis dans ce vaste projet Bukanga Lonzo. Le Parquet Général près la Cour constitutionnelle a entendu l’ancien Premier ministre à plusieurs reprises sur les faits de détournement des deniers publics dans le cadre d'une indemnisation des victimes de la Zaïrianisation en 2013. Pour ce qui est de l'affaire du projet Bukanga Lonzo, Matata a refusé de comparaître, soutenant que les poursuites n'avaient pas été autorisées par le Bureau du Sénat, concernant ce dossier. Mais ce jour, c’est bel et bien pour l’affaire Bukanga Lonzo qu’il est jugé.