Coronavirus-RDC: l’urgence de relancer efficacement le secteur du transport aérien après les pertes immenses dues à la pandémie

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Un avion à l’aéroport de Ndjili. Photo ACTUALITE.CD

Jean Tshiumba, directeur général de l’Autorité de l’Aviation Civile de la République Démocratique du Congo (AAC/RDC), a présenté ce vendredi à Atlanta (USA) les défis et les opportunités d’investir dans son secteur en RDC. Il était l’un des invités de la Conférence Congo Global Connections. Évènement de partage d’informations et d’opportunités d'affaires, cette initiative réunit des décideurs, des investisseurs et entrepreneurs internationaux, responsables et dirigeants congolais. L’édition de cette année est placée sous le thème: « Les clés du développement économique rapide dans un monde post covid-19 ». 

Dans sa présentation, Jean Tshiumba a rappelé que l’Autorité de l’Aviation Civile a notamment pour mission d’élaborer des structures organiques susceptibles de garantir dans leur fonctionnement, la sécurité, la sûreté, la régularité, l’économie, et l’efficacité de l’activité aéronautique dans un environnement protégé en RDC. Axant sa communication sur le thème de la conférence, il s’est également appesanti sur les effets de la pandémie de COVID-19 dans le secteur du transport aérien.

« Les opérateurs du transport aérien ont payé le lourd tribut de cette pandémie. Il y’a une perte des recettes dans tous les domaines. Quasiment toutes les compagnies se sont retrouvées au sol pendant cette période », a t-il dit. 

L’autre défi, c’était l’organisation du travail: « Nous n’étions pas habitués au télétravail. Les employés étaient au sol. Imaginez ce que cela a pu avoir comme perte des recettes ». 

Même après l’autorisation de la reprise des vols, le défi était toujours immense. 

« La gestion de la population qui ont continué à voyager nous a également posé beaucoup de problème. On s’est retrouvé à des bagarres entre les passagers et les représentants des services publics. L’impact a été négatif sur le transport aérien ». 

La relance du secteur en RDC se fera également dans un contexte marqué par la volonté des autorités congolaises d’assainir davantage le milieu. A ce jour le Congo-Kinshasa n’est qu’à 51% de taux de mise en œuvre des règlements internationaux. 

Sur le plan international, les effets de la pandémie ont été néfastes.  Selon l’Association du transport aérien international (IATA), en glissement annuel, le trafic aérien « passagers » exprimé en passagers-kilomètres payants a chuté de 90 % en avril 2020 et de 75 % en aoûtAvec la contraction de l’activité économique et des échanges, le fret a reculé de près de 30 % en avril et d’environ 12 % en août.

Selon les données et les projections de l’IATA, les compagnies aériennes devraient essuyer une perte mondiale cumulée de 51,8 milliards de dollars cette année en raison du Covid-19, et rester dans le rouge en 2022 avec une perte toutefois réduite à 11,6 milliards. 

A l'échelle mondiale, la relance sera lente et l’IATA s'attend à ce que 2,3 milliards de personnes prennent l'avion en 2021 et 3,4 en 2022. Ces chiffres sont quasiment identiques aux niveaux atteint en 2014, mais ils sont bien inférieur aux 4,5 milliards de 2019.

En RDC, les différents transporteurs aériens sont eux confrontés à d’autres difficultés. Ils ont accepté la mort dans l’âme de baisser les prix des billets pour quasiment toutes les destinations, après des négociations avec le gouvernement. Ils doivent aussi faire face à la concurrence internationale avec l’arrivée sur le marché congolais des compagnies de la sous-région qui développent aujourd’hui des escales locales notamment à Goma et à Lubumbashi.

Depuis le début de l’épidémie déclarée le 10 mars 2020, le cumul des cas est de 57.255 cas confirmés, dont 57.253 et 2 cas probables. Au total, il y a eu 1.091 décès et 50.971 personnes guéries. 

Officiellement, la situation s’est grandement améliorée. Le 20 octobre, à peine cinq nouveaux cas ont été recensés par les autorités sanitaires congolaises. Le pays a également introduit des mesures de lutte contre la pandémie comme le port obligatoire du masque, le couvre-feu ou encore la vaccination. Depuis le début de la campagne en RDC, le 19 avril 2021,  avec le vaccin AstraZeneca, 88.552 personnes ont été vaccinées dans 14 provinces jusqu’au 08 octobre 2021 lesquelles 37.366 sont revenues pour la deuxième dose. D’autres vaccins sont également acceptés. Ainsi, depuis le 12 septembre, un total de 9.274 personnes ont reçu leur première dose du vaccin  Moderna( mRNA 1273) et 323 pour la deuxième dose, 1.037 personnes pour la première dose de Pfizer depuis le 06 octobre 2021 à Goma.

Magalie Kabale