Maniema : l’armée tue deux motocyclistes à la suite d’un conflit lié au paiement de la taxe à la barrière érigées à Salamabila

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Des militaires des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont tiré à bout portant ce mardi 19 octobre sur un motocycliste. Ils lui reprochaient de n’avoir pas payé les 500 FC exigés avant de passer une barrière à Salamabila centre.

Selon le président de la société civile de Salamabila, Baruani Saidi, qui confirme cette triste nouvelle, ce motocycliste tué transportait des poissons depuis Kayembe pour la cité de Salamabila.

« Un militaire a tué un taxi-moto qui quittait Kayembe, chef-lieu de secteur Bangubangu pour Salamabila. Il transportait des poissons et une personne. Lorsqu’il est arrivé à une barrière des militaires située à Kopakopa, aucun soldat n'était là. Les militaires l'ont poursuivi jusqu’à une autre barrière, et lui ont demandé pourquoi il est passé sans payer. C'est ainsi qu'un militaire a tiré sur lui et est mort sur place. Son corps a été acheminé à Salamabila », a-t-il renseigné.

Cet incident a suscité le soulèvement des conducteurs des taxis-motos de la contrée. Dans cet imbroglio, un militaire a tiré sur un autre motocycliste qui est mort sur le champ.

« Pour montrer leur mécontentement, les motocyclistes ont organisé une manifestation. C’est au cours de cette manifestation qu'un autre militaire a ouvert le feu tuant un autre taxi-moto tout près de l'aéroport. Donc nous avons enregistré deux morts », a ajouté le président de la société civile de Salamabila.

M. Saidi a demandé à la justice de faire son travail afin que ces militaires répondent à leurs actes.

« Nous avons un grand regret de voir comment le sang des Congolais innocents coule à cause de 500 FC (…). Ici, l'armée est devenue aussi une régie financière. C'est pour cela que nous exigeons la suppression de toutes ces barrières pour que la population circule librement. Nous demandons aussi à l'auditorat militaire d'organiser les audiences publiques ici pour juger ces militaires. Celui qui a tué à la barrière a pris fuite mais l'autre a été arrêté », a-t-il indiqué.

Cette situation a provoqué la paralysie des activités durant toute la journée du mardi dans la cité de Salamabila. Ces barrières payantes érigées illégalement par les militaires, sont signalées dans plusieurs endroits majoritairement dans les provinces de Maniema, du Sud-Kivu et de Tanganyika où chaque passager est obligé de payer entre 500 FC et 1000 FC. 

Lubunga Lavoix, à Baraka