RDC-Rwanda : après l’incursion de l’armée rwandaise à Kibumba, les FARDC vont saisir le mécanisme conjoint de vérification de la CIRGL

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Les militaires FARDC

Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) n’ont pas donné les raisons de l’incursion des Rwanda defence forces (RDF) ce lundi 18 octobre à Kibumba (territoire de Nyiragongo), provoquant des affrontements entre les armées de deux pays. L’armée congolaise indique qu’elle va saisir le mécanisme conjoint de vérification de la Conférence internationale sur la région des Grands-Lacs (CIRGL) pour établir la cause de cette invasion.

« Nous nous réservons le droit de saisir le mécanisme conjoint élargi de vérification parce que c'est la structure appelée à gérer les différends entre les Etats de la sous-région. C'est devant cette structure que l'armée rwandaise pourra présenter le pourquoi de sa présence ce lundi en République démocratique du Congo », a dit le colonel Guillaume Njike, porte-parole de la 34e région militaire.

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Pour la société civile de Nyiragongo, il y a absence de militaires congolais à la frontière entre les deux pays. Elle plaide pour le déploiement des soldats en vue de sécuriser la frontière.

« Ça fait beaucoup de temps que la société civile dénonce l'absence de l'armée congolaise le long de la frontière. Nous avons toujours dit que l'armée rwandaise sécurise son territoire à partir de la RDC mais personne ne nous a cru. La frontière reste poreuse. Les militaires rwandais font des navettes. Dernièrement, à la borne 6, il y a un citoyen qui voulait construire sa maison mais il a été interdit par l'armée rwandaise. Donc, il y a des choses qui nécessitent l'intervention sérieuse du gouvernement », s’est alarmé Mambo Kawaya, président de la société civile du territoire de Nyiragongo.

La société civile va jusqu’à proposer le retrait de la RDC du mécanisme conjoint de vérification de la CIRGL. « La RDC et le Rwanda font partie de la CIRGL, mais le Rwanda n’a jamais cessé de violer les limites congolaises », s’est indigné M. Kawaya.

Le mécanisme conjoint de vérification élargi et le centre conjoint de fusion des renseignements avaient été institués en 2012 par le sommet des chefs d'Etat membres de la CIRGL pour veiller à la stabilité et inviolabilité des frontières, surtout entre la RDC et ses voisins de l'Est.

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Jonathan Kombi