Ngobila: « à partir du pont Matete jusqu'à l'aéroport international de Ndjili, ce périmètre est devenu une zone neutre sur laquelle on ne peut plus manifester »

Gentiny Ngobila, gouverneur de la ville de Kinshasa/Ph droits tiers

La mairie de Kinshasa a interdit samedi toute marche à caractère politique sur une route traversant plusieurs quartiers populaires de l'est de la capitale de la République démocratique du Congo et dans le centre des affaires, quatre jours avant une marche annoncée de l'opposition.

Ces quartiers populaires, d'où partent toutes les marches à l'appel de la coalition politique Lamuka de l'ancien Premier ministre Adolphe Muzito et de Martin Fayulu, candidat malheureux à la présidentielle de 2018, sont considérés comme des fiefs de l'opposition congolaise.

Désormais, "à partir du pont Matete jusqu'à l'aéroport international de Ndjili, ce périmètre est devenu une zone neutre sur laquelle on ne peut plus manifester. Ceux qui veulent manifester peuvent le faire ailleurs", a déclaré Gentiny Ngobila, le gouverneur de Kinshasa aux responsables des partis politiques.

Cette interdiction concerne également le centre des affaires de la capitale congolaise où sont installés les sièges des institutions, des ambassades accréditées en RDC et les administrations; a-t-il ajouté.

Pour le gouverneur, cette mesure vise à éviter le désordre et les embouteillages particulièrement sur la route de l'aéroport où "le véhicule transportant un diplomate africain avait été caillassé lors d'une marche d’opposition".

"Cette interdiction vise à démobiliser nos militants. Les autorités veulent nous empêcher de démontrer notre capacité de mobilisation", a réagi auprès de l'AFP, Blanchard Mongomba, secrétaire général de "Nouvel élan", un parti de la coalition d'opposition Lamuka.

Une marche organisée par Lamuka et interdite par la mairie de Kinshasa avait été réprimée le 15 septembre par la police.

La prochaine élection présidentielle est prévue en décembre 2023 en RDC. "Nous redoutons que des manœuvres de ce genre servent de prétextes à des répressions", a averti M. Mongomba.

ACTUALITE.CD et AFP