Réserves de change : importance, mode de ravitaillement, impact sur les prix des biens au marché, Al Kitenge explique

Photo d'illustration/droits tiers

La Banque centrale du Congo (BCC) a éclairci, mardi 21 septembre dernier, que l'augmentation des réserves de change en République Démocratique du Congo (RDC) qui sont passées à 3.356,76 milliards USD au 17 septembre 2021 contre 708,89 millions USD en décembre 2020, porte la couverture d'importations des biens et services dans 3 mois. À encore un communiqué de la BCC, cette tendance haussière est due aux opérations habituelles de la Banque, qui consiste à acheter des devises et racheter les recettes fiscales en devises, l'encaissement du financement du Fonds Monétaire International (FMI) au titre de la Facilité Élargie de Crédit (FEC) et l'encaissement de l'allocation des Droits de Tirage Spéciaux (DTS) du FMI équivalent à 1,5 milliard USD en mi-septembre 2021.

Contacté par ACTUALITE.CD, Al kitenge, expert économique, a expliqué l'importance des réserves de change dans un pays.

« Les réserves de change sont un matelas financier nécessaire pour n'importe quel pays afin qu'il soit en mesure de remplir toutes ses obligations internationales. La première obligation est de pouvoir  financer les importations utiles et la deuxième, c'est de payer ses dettes externes. Mais il y a également un rôle interne, c'est-à-dire s'il y a un jeu de parité entre la monnaie locale et la monnaie étrangère, ce qui est le cas chez nous, on peut injecter de devise pour être en mesure de réguler le taux de change entre la monnaie locale et le dollar dans le cas d'espèce de la RDC, et dans un pays extraverti qui importe tout ce qu'il consomme ça devient une notion très sensible parce que nous devons être en mesure d'assurer notre survie par des importations », explique-t-il.

Al Kitenge explique également le mode de ravitaillement des réserves de change.

« Les réserves de change sont ravitaillées par les exportations, puisque vous recevez les devises étrangères et quand vous en avez pas assez comme le cas de la RDC, nous recourons aux avances à la balance payement et c'est la banque mondiale qui nous prête de l'argent,  cela n'est pas responsable. Donc nous nous embêtons pour être en mesure d'importer les biens dont nous avons la capacité de production ici, un pays sérieux limite les importations à l'ensemble des choses qu'il ne peut pas produire et dont il n'a pas la potentialité, donc il se débat pour être en mesure de produire ce qu'il consomme et de consommer ce qu'il produit », détaille Al Kitenge.

Et à propos de l'impact de réserves de change sur la stabilité économique, il affirme :

« La stabilité économique d'un pays n'est pas déterminée par le nombre de semaines d'importations mais plutôt par celui de la capacité d'un pays dans la production. La réserve de change peut avoir un impact sur le prix de bien sur le marché dans la seule condition où faute d'importation des biens sur le marché en quantité insuffisante, il y a une spéculation sur la monnaie entre le dollar local échéant et la monnaie locale. Et ce que la banque mondiale fait, elle puise dans la réserve de change et injecte sur le marché pour être en mesure de solidifier le marché en devise pour que les gens soient en mesure de pouvoir importer plus facilement et cela augmente les quantités de bien et réduit le prix ».

Selon la BCC, les réserves de change soutiennent la résilience économique dans un pays dans la mesure où elles permettent d'assurer la riposte en cas de choc contre la monnaie nationale en vue de préserver la stabilité de celle-ci. Il est donc impérieux que ces réserves soient suffisamment élevées et couvrent, au minimum, 3 mois.

Lire aussi : RDC : la Banque centrale confirme que c'est l'encaissement de 1,5 milliard USD de DTS du FMI qui a boosté les réserves de change à 3,3 milliards USD

Divine MBALA, stagiaire UNIKIN