RDC : Komanda se vide de ses habitants après l’attaque de jeudi, plusieurs mineurs ont été emmenés en brousse par les ADF

Des traces de sang dans une parcelle après attaque des rebelles ADF à quartier Rwangoma à Beni/Ph ACTUALITE.CD

La psychose règne à Komanda, chefferie de Basili, située à 75 km au sud de la ville de Bunia (Ituri), au lendemain d’une attaque armée des combattants des Forces démocratiques alliées (ADF) qui a fait au moins quatre morts et une trentaine d’habitations incendiées. Ce vendredi soir, la société civile locale fait état de déplacements de plusieurs personnes craignant d’autres attaques.

« Les gens vident de plus en plus Komanda, les uns prennent la route Kisangani, les autres vont à Bunia et d’autres encore choisissent d’aller au Nord-Kivu », a dit à ACTUALITE.CD Daniel Herabo, président de la société civile de Komanda.

Nombreuses personnes utilisées par les combattants pour transporter les biens pillés jeudi demeurent introuvables, selon la même source. Quelques adultes ont été relâchés, mais plusieurs enfants ont été retenus en brousse.

« Ils ont libéré 15 personnes adultes mais ont retenu des enfants dont les âges varient entre 9 ans et 20 ans. Les combattants sont localisables à Mont Oyo dans la forêt », a ajouté la même source.

Les mouvements des déplacés dont des femmes et des enfants étaient visibles toute la journée de ce vendredi sur la RN4. L’attaque de jeudi a été menée dans trois localités de la chefferie, à savoir : Bogi, Kipe ya Yo et Vingazi. Ces localités sont vidées de leurs populations. 

C’est la première attaque des combattants ADF signalée à Komanda qui est une intersection entre les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et de Tshopo sur la RN4. C’est un centre connu pour ses échanges commerciaux et activités agricoles intenses. Plusieurs observateurs se montrent inquiets car les assaillants gagnent de plus en plus de terrain dans la zone. “Comme Komanda est touchée par ces attaques, il y a risque que les violences se propagent en direction de Kisangani”, s’est inquiété un habitué de la région. 

Patrick Maki