RDC : « nous devons réagir et agir en interne pour la justice et le contrôle », les réactions se poursuivent après les déclarations de Paul Kagame

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Les propos de Paul Kagame lors d'un entretien avec les médias français continuent de susciter de nombreuses réactions de la part des Congolais. Geneviève Inagossi, député national, Chantal Faida, activiste sociale et Francine Muyumba, sénatrice ont appelé le gouvernement à réagir et poser des actions concrètes. 

« #RDC: Voulait-il dire que notre état de siège a été décrété à la hâte sans planification. De son point de vue, nos militaires sont donc en promenade de santé ? C'est une escalade verbale de trop. Réaction du gvt très attendue #Soutien aux FARDC# », a écrit Geneviève Inagossi sur Twitter. 

« C’est inacceptable de ne pas réagir à cette situation et de ne pas par exemple couper les relations diplomatiques.Au sujet du rapport Mapping, nous l’avons toujours dit, ce rapport n’a pas encore été exploité depuis 2010. Nous demandons l’ouverture d’un tribunal spécial pour la RDC par rapport aux crimes qui y ont été commis. », a dit Chantal Faida.

Sur le même réseau social que Mme Inagossi, Francine Muyumba ajoute ce 19 mai, « #DiplomatieRDC Sommes-nous toujours un État ? Le gouvernement Congolais est-il capable de défendre la Nation ? Les Warriors sont-ils en train de devenir des cowards envers la nation ? Quelle est la position du gouvernement congolais ? Humiliation envers tout un État. » 

Relancer le livre blanc sur les violations des droits de l’homme en RDC

« Il y a quelques années, le gouvernement publiait un livre blanc sur les violations massives des droits humains en RDC. C’est une approche qui devrait être relancée. La société civile de Beni a aussi présenté un rapport qui montre qu’au moins deux civils sont tués chaque jour dans cette région. Il est aussi question de la responsabilité du gouvernement. Il ne suffit pas de se limiter aux études. Il faut que justice soit faite. Que des mécanismes soient mis en place pour encourager le rétablissement de la paix et de la sécurité », dit Chantal Faida qui demande en même temps à ce que des mécanismes forts puisse accompagner l'état de siège. « On ne peut pas nier les invasions des  troupes armées venant du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda. » a-t-elle affirmé.

Et de renchérir, « En plus de la réaction du gouvernement pour préserver son image, sa considération et son efficacité de travail au niveau national et international, il y a aussi un travail qui qui doit être fait. Nous avons toujours demandé à ce que le gouvernement puisse allouer un budget conséquent à notre armée, mais aussi que des audits soient menés au sein de l’administration de notre armée. Il y a des fonds qui sont décaissés chaque mois en soutien à l’armée, mais ils sont détournés. En bref, nous devons réagir (à ces propos Ndlr) et aussi agir en interne pour la justice et pour le contrôle ». 

 Dans son Tweet, Francine Muyumba a ajouté, « Si notre gouvernement a du respect envers le peuple Congolais, il doit réagir ».

Par ailleurs, une cinquantaine de personnalités congolaises ont signé ce 19 mai, une tribune réagissant au négationnisme de Kagame. Parmi eux, Christelle Vuanga, Rebecca Kabugho, Tatiana Mukanire et Eugénie Kikango.

Prisca Lokale