RDC : deux ans après la mort de Rossy Mukendi, le procès s’enlise et les avocats s’inquiètent

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Deux ans après la mort de Rossy Mukendi, le procès n’avance pas. 36 ans, l’activiste avait été tué par balle à Kinshasa alors qu’il participait à une marche pacifique organisée par le Comité Laïc de Coordination (CLC) pour réclamer le départ de Joseph Kabila et l’organisation des élections crédibles.

ACTUALITE.CD, revient ce mardi sur les contours de ce dossier.

Il y a eu un début d’instruction au Tribunal Militaire de Garnison de Kinshasa/Matete au mois de mai 2018. Un seul prévenu était traduit en justice par le parquet : le policier Tokis Kumbo Gérard. Selon l’instruction du parquet, il serait l’auteur du tir qui a causé la mort de Rossy Mukendi. 

« D’après les évidences de l’instruction, nous nous sommes rendus compte que le tueur n’était pas Tokis Kumbo. L’arme retrouvée entre ses mains contenait des balles non létales alors que Rossy Mukendi est mort d’une balle réelle. Il était insensé que le parquet traduise en justice quelqu’un qui était incapable de donner la mort avec cette arme. Nous avions compris que les vrais auteurs n’étaient pas révélés au public par le parquet avec son instruction », a dit à ACTUALITE.CD Maitre David Tshimanga, un des avocats de la famille Mukendi. 

Changement de stratégie, les avocats ont finalement décidé de lancer une procédure en inconstitutionnalité.

« Nous nous sommes dit que si nous continuons avec ce seul prévenu présenté par le parquet, le dossier n’aurait pas évolué. Il serait acquitté. Le PV de saisie de son arme renseignait qu’il avait un AK qui n’avait aucune balle létale. Nous avons finalement lancé une procédure en inconstitutionnalité du procès vis-à-vis du policier. Le dossier était finalement pris en charge par la Cour constitutionnelle », a expliqué l’avocat.

Parallèlement au procès en inconstitutionnalité, une autre initiative a été enclenchée. Une plainte nominative avait été déposée contre ceux que les avocats estiment être les vrais auteurs de la mort de Rossy Mukendi. Certaines de personnes citées semblent bénéficier d’une couverture qui ne permettrait pas au procès d’avancer, estiment les avocats.

« Depuis que nous avons déposé notre plainte, nous ne savons qui a été invité parmi toutes ces personnes pour être entendu et pourquoi nous n’avons jamais été invité pour comparaître, ou encore avoir une confrontation avec ces gens que nous avons accusés », s’est demandé Maître David Tshimanga.