RDC : plus mortel qu’Ebola, le VIH a fait 13.000 morts en 2018, MSF appelle les bailleurs à un engagement financier ambitieux

Ph/actualite.cd

13 000 personnes sont décédées du VIH/SIDA en 2018 en RDC, sur un total d’au moins 450.000 personnes vivent avec le VIH en RDC.  Seulement 57,7% patients ont accès au traitement. En marge de la 6ème conférence du Fond Mondial contre le VIH/SIDA, la Tuberculose et Malaria ce mercredi 9 octobre à Lyon (France), l’organisation humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF) tire une sonnette d’alarme sur le manque de couverture médicale des personnes vivants avec VIH (PVV) en RDC. 

MSF sollicite un engagement financier aux donateurs internationaux afin d’enrayer la maladie au pays. 

« Les croyances et le manque d’information sur la maladie, la stigmatisation qui affecte les personnes infectées, les insuffisances du système de santé public, la méconnaissance du VIH par le personnel soignant de certaines structures de santé et par la communauté, ainsi que le manque général de moyens financiers rendent la lutte extrêmement difficile (…) Beaucoup de ces décès sont en réalité évitables, mais cela nécessite que l’ensemble de la cascade de soins et de la prévention bénéficie d’un appui financier bien supérieur afin de couvrir les besoins existants. Dans trop d’endroits, nos équipes constatent des difficultés d’accès au dépistage, des ruptures en ARV ou l’absence de suivi psychologique des patients, pourtant cruciale pour assurer une bonne adhérence au traitement », a expliqué Pascaline RAHIER, coordinatrice du projet VIH/SIDA de MSF au cours d’un café de presse ce mardi 8 octobre à Kinshasa. 

Le taux de létalité du VIH est de loin supérieur à celle de l’épidémie d’Ebola qui a déjà fait 2.142 décès depuis plus d’une année dans trois provinces de l’est du pays. 

Kinshasa, est l’une des provinces les plus touchées par les VIH/SIDA avec un taux de prévalence de 1,6, la plupart de patients se dans un dans les hôpitaux en état de souffrance avancée. 

« L’existence même d’un grand nombre de patients en stade avancé dans le pays traduit l’ampleur des problèmes rencontrés en amont. Beaucoup se font dépister trop tardivement et commencent dès lors le traitement trop tard. D’autres interrompent leur traitement par manque de médicaments disponibles, du fait des frais exigés par certaines structures de soins, bien que les traitements antirétroviraux soient supposés gratuits, ou encore par manque de connaissance sur la prise en charge adaptée à leur état de santé. Cela ouvre la porte aux infections opportunistes et à un stade plus avancé de la maladie. », a dit pour sa part, Docteur Gisèle MUCINYA, coordinatrice médicale du projet VIH/SIDA de MSF à Kinshasa.

En RDC, MSF est engagé depuis 2002 dans la lutte contre le VIH/SIDA à Kinshasa. Dans ce cadre, elle offre une prise en charge médicale et psy­chosociale gratuite aux personnes vivant avec le VIH. Au Centre Hospitalier de Kabinda (CHK), les équipes assurent une prise en charge complète (prise en charge médicale et paramédicale, appui psychosocial, kinésithérapie, pharmacie, laboratoire, chimiothérapie) ambula­toire et hospitalière aux patients les plus sévère­ment malades.

Auguy Mudiayi