Goma : quelques élèves victimes de la grève perturbent les enseignements dans les écoles qui fonctionnent normalement

ACTUALITE.CD

La grève déclenchée, ce jeudi 3 octobre, par les enseignants des écoles conventionnées catholiques de Goma (Nord-Kivu), affecte d'autres écoles publiques et privées. Les élèves des écoles dont les enseignants sont en grève ont obligé ceux du primaire et du secondaire, qui étudiaient normalement, de vider également les salles des classes par des jets de pierres sur les toitures de leurs écoles respectives.

« Il y a des élèves des écoles dont les enseignants sont en grève qui sont venus avec des pierres. Ils les ont jetées sur les tôles de mon école. Vraiment, nous venons de connaître un problème très sérieux et cela ne nous a pas permis de continuer à étudier. Nous venons de faire rentrer les enfants à la maison. Il y a des tôles déjà trouées et certains enfants sont blessés légèrement à cause de la brutalité avec laquelle ils ont quitté les salles des classes »,  témoigne Jules Chuma Mulwa, directeur de l'école primaire Mikeno non conventionnée.

La même situation a été vécue aux instituts Mikeno, Tupendane, Instigo, Garamba, ICL et autres.

« Tous mes enseignants étaient à l'école. Ils enseignaient parce que nous pensons que nous ne sommes pas concernés par la grève. Je les ai conscientisés parce que la promesse du gouvernement était que c'est à partir du mois d'octobre qu'on va payer tout le monde. Alors, c'était encore tôt de faire la grève pour nous. Normalement, l'école primaire n'est pas concernée par la grève », a justifié le directeur Jules Chuma de l'EP Mikeno non conventionnée.

À l'instar des enseignants des écoles conventionnées protestantes en grève depuis mercredi 2 octobre dernier, ceux des écoles catholiques revendiquent la mécanisation de tous les chevaliers de la craie, la prise en charge des enseignants non payés et des nouvelles unités ainsi que le paiement du salaire complémentaire du mois de septembre 2019 tel que promis par le gouvernement.

La veille, lors de leur assemblée générale extraordinaire, les syndicalistes du SYNECAT ont qualifié de « rébellion » le déclenchement de cette grève sans respecter les procédures en la matière, notamment aviser l'employeur sept jours avant.

« Le gouvernement se bat pour voir comment sera le traitement des NP et des NU. Et nous sommes en pourparlers au niveau de Kinshasa, au niveau de Goma, au niveau de Bukavu, il y a des  pourparlers entre le pouvoir et le banc syndical pour une voie de sortie à propos des NP et des NU », a soutenu Pochellin Byamumonyi, secrétaire fédéral du SYNECAT au Nord-Kivu.

Pour les mêmes raisons, les enseignants des écoles conventionnées du Sud-Kivu sont en grève depuis le 25 septembre dernier.

Jonathan Kombi, à Goma