RDC : le FMI prêt à offrir son expertise pour que le pays se dote d’un budget « réaliste »

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Une délégation du Fonds Monétaire International (FMI) en mission à Kinshasa a échangé ce mardi 1 octobre avec le premier ministre, Ilunga Ilunkamba autour de la nécessité de doter le pays d’un budget « réaliste » pour l’exercice 2020. La délégation conduite par Maurcio Vilafube a affirmé la disponibilité du FMI à apporter son expertise et conseils dans ce sens.

Le gouvernement congolais a adopté la semaine dernière un projet de loi des finances de 7 milliards USD. Ce dernier est qualifié d’irréaliste par plusieurs acteurs de la vie nationale, au regard des engagements de Félix Tshisekedi et des attentes des communautés locales.

Au terme des consultations de 2019 au titre de l'article IV avec la République démocratique du Congo, le FMI avait conseillé Kinshasa de privilégier trois priorités à savoir la réduction des formalités administratives, la simplification du système fiscal et la réforme du système judiciaire. Plusieurs recommandations ont été faites pour booster l’économie congolaise et promouvoir une croissance inclusive. Les administrateurs du FMI avaient convenu que la lutte contre la corruption et l’amélioration de la gouvernance étaient essentiels pour renforcer l’efficacité des dépenses publiques et les perspectives de croissance. Aussi, pour renforcer la transparence et la responsabilisation dans la gestion des ressources naturelles, ils avaient appelé à la mise en adjudication publique des actifs miniers, à la publication de tous les contrats miniers, à la divulgation de la propriété réelle des contractants et à la publication des états financiers vérifiés des entreprises d’État.

Le gouvernement congolais se montre ouvert et se dit prêt à fournir des efforts.

Le 7 septembre, le nouveau ministre des finances, José Sélé Yalaghuli, avait promis de nouvelles réformes pour, disait-il, faire des finances publiques un levier du développement de la RDC. Il avait souligné la nécessité d’engager de nouvelles réformes dans les domaines législatifs, structurels et opérationnels pour faire effectivement des finances publiques.

Selon les projections rapportées par le FMI, en RDC, la croissance du PIB devrait fléchir à 4,3 % en 2019, du fait de la baisse des prix du cuivre et du cobalt après les pics enregistrés en 2018. Un déficit budgétaire de 0,2 % du PIB est attendu, car les recettes minières devraient être plus faibles qu’en 2018. Le déficit courant devrait tomber à 3,5 % du PIB, et les réserves de change de la banque centrale devraient monter à 3,7 semaines d’importations.

Aussi, les experts du gouvernement et ceux du FMI se sont mis d’accord sur un taux de croissance économique de 5,4% pour l’exercice 2020.