RDC : Quarante cinq ex-combattants Kamuina Nsapu transférés de la prison de Kananga à celles d'Angenga et Ndolo

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Quarante cinq ex-miliciens Kamuina Nsapu en détention à la prison centrale de Kananga (Kasaï Central) ont été transférés, ce vendredi 17 mai 2019, vers d'autres prisons du pays qui offrent de meilleures conditions de sécurité.

Parmi eux, Kaponyi Muenyapale alias Kapo, l'un de ceux qui dirigeaient la milice dans la commune de Nganza, arrêté au village de Kamuina Nsapu, en territoire de Dibaya, après avoir refusé de déposer les armes. Il avait été condamné à 20 ans de prison.

"Ils ont été sortis de la prison et emmenés au commissariat provincial de la police. Les autorités leur ont dit qu'ils allaient suivre la formation militaire. Puis, ils ont pris place à bord d'un camion de la police sous bonne escorte pour l'aéroport de Kananga", explique le bourgmestre de Kananga, Edouard Ntumba Buabua, qui affirme les avoir vus embarquer.

"Ils ont embarqué tard dans la soirée à bord d'un avion Antonov, affrété par l'armée", relate un agent à la RVA en poste à l'aéroport de Kananga.

"J'ai vu 28 détenus descendre de l'avion à l'aéroport de Mbandaka. Ils ont été conduits par deux camions à la prison de haute sécurité d'Angenga", révèle un journaliste à Mbandaka.

"Dix-sept détenus ont été conduits à la prison militaire de Ndolo", indique Me Vincent Kayembe, directeur de cabinet au ministère provincial de la Justice, à Kananga, et qui ajoute : "Il y a parmi eux des détenus préventifs et des condamnés".

Le transfert de ces détenus intervient après deux vagues d'évasion à la prison de Kananga, la semaine dernière. Parmi ces évadés, quatre des présumés meurtriers de deux experts de l'ONU, a révélé le parquet militaire, jeudi dernier.

Ce transfert divise les juristes à Kananga. Pour Me Trésor Kabangu, l'un des avocats des présumés meurtriers des experts de l’ONU, ce transfert n'empêche en rien la tenue des procès à leur encontre. "Toutefois, il y aura audience, ils reviendront à Kananga".

Avis contraire d'un autre avocat et défenseur des droits de l'homme, Me Godé Kabangu:

"C'est au Kasaï le lieu de la commission des infractions. Ils sont allés faire quoi à l'Equateur ? Pour les condamnés, c'est normal qu'ils aillent purger leurs peines. Nous craignons que ça soit une stratégie destinée à dissimuler les vérités. Vous savez qu'il y a des policiers qui ont été envoyés à Kinshasa et nous sommes sans suite”, s’exprime-t-il.