RDC: deux stations de radio proches de l'opposition fermées à Mongala par le maire de la ville (JED)

Une fiche pour protester contre les crimes à l'égard des journalistes

Selon les informations concordantes parvenues à Journaliste en danger (JED), la Radio Liberté Lisala et la Radio Mwana Mboka (Rammbo), propriétés respectivement de Jean-Pierre Bemba et de Crispin Ngbundu, proche de l'opposant Moïse Katumbi, tous deux candidats invalidés à l'élection présidentielle de décembre 2018, ont été assiégées, le mardi 9 octobre vers 12 heures, par un groupe d'éléments de la police agissant sous ordre du  maire de la ville, Bruce Bika Malambo. Toutes les émissions ont été brusquement interrompues et les portes scellées.

Le maire de la ville accuse ces deux médias d'avoir diffusé, le samedi 6 octobre, une interview du président de l'Assemblée provinciale de Mongala demandant à la population de ne plus payer des taxes.

Revenant d'une mission spéciale à Kinshasa, le président de l'Assemblée provinciale réagissait à la tentative de mise à l'écart du gouverneur de cette province par un groupe de députés provinciaux pour «mégestion et détournements de fonds publics».

Le 17 septembre 2018, le ministre provincial de l'Intérieur, Jean Makaka, avait verbalement ordonné la suspension des émissions interactives dénommées «Allô mwana mboka» et «Allô ! Mwana mboka tokei wapi», diffusées par ces deux stations de radio, proches de l'opposition, pour avoir accordé la parole à la population qui critiquait la gestion de la province.

Contacté par JED, Yannick Makambo, directeur de Radio Liberté Lisala, a déclaré que le président de l'Assemblée provinciale de Mongala a accordé une interview à tous les 5 médias basés à Lisala. «Cette interview a donc été diffusée dans tous les médias, mais c'est seulement la Radio Liberté et Rambo qui sont fermées par le maire de la ville. Est-ce parce que les deux promoteurs sont membres de l'opposition ?», s'est interrogé Yannick Makambo.

Journaliste En Danger (JED) condamne avec véhémence cet acte et demande au Conseil Supérieur de l'Audiovisuel et de la Communication (CSAC) d'ordonner la réouverture immédiate de ces médias fermés illégalement.