L’agriculture doit être une priorité pour le gouvernement Tshibala - ( Souza Antonio, opérateur économique)

L’opérateur économique Souza Antonio demande au gouvernement Tshibala de mettre un accent particulier sur l’agriculture pour le développement rapide du pays. Dans une interview exclusive accordée à ACTUALITE.CD, l’homme d’affaires congolais (armateur et propriétaires de deux grandes concessions des palmeraies dans la province du Kwilu) sollicite l’implication du Premier ministre pour créer les conditions favorables à l’investissement au niveau des communautés de base. Pour lui, il est important de se focaliser avant sur le développement des villages au lieu de parler à tout moment des importations. Souza Antonio plaide aussi pour qu’un accent soit mis sur l’homme comme centre de productivité.

<b>Pourquoi mettez-vous l’accent sur le développement de l’agriculture ?</b>

Dans le milieu rural, c’est quoi qu’on doit développer ? C’est l’agriculture. C’est le secteur primaire. En développant notre agriculture nous allons réduire notre dépendance vis-à-vis de l’importation des besoins alimentaires de base. Si on consomme le manioc, le maïs, l’huile et autres biens produits localement, on aura une baisse de la pression sur les devises, donc le pays ne va pas dépenser beaucoup de devises.  Pour y arriver, on doit descendre au niveau local, faire un inventaire économique de chaque territoire, de chaque secteur et autres entités politico-administratives. De demander à ces populations, quelles ont été leurs richesses économiques. Déterminer cette richesse, et savoir si elle est encore porteuse économiquement. Qu’est ce qu’on doit mettre en place pour la réveiller. Quand vous réglez les problèmes des villages, vous réglez les problèmes des territoires, cela veut dire que vous réglez les problèmes des provinces et même du pays. Le développement ne peut pas commencer d’en haut. Elle doit venir d’en bas c’est-à-dire à partir des villages qui sont les premières entités administratives ».

<b>Mais pourquoi  mettre l’accent sur les villages ?</b>

Le développement de notre pays ne peut venir à partir des villes, mais elle doit venir des villages parce que c’est là où se trouve la plupart de nos populations. Entre 60 à 70 % de la population vivent encore en milieu rural. Ils sont là parce qu’on fait actuellement la politique économique des villes. Or la politique économique ne peut pas se faire dans les villes, la politique économique doit descendre là où il y a la possibilité de créer des richesses. Imaginez-vous que dans ce pays,  on importe à peu près les produits équivalents à 12 milliards de dollars par an, c’est bien. Mais quand on regarde ces importations on se rend compte que la plupart des produits importés sont généralement d’ordre alimentaire de base. Et ces produits qu’on importe ce sont des biens que l’on peut produire localement. C’est pourquoi, le pays fait échapper inutilement des devises faute d’une bonne politique cohérente

<b>Comment le gouvernement devrait-il s’y prendre pour y arriver ?</b>

Vous savez, il y a un facteur que plusieurs institutions de la république négligent mais qui reste pourtant primordial et important pour le développement du pays : c’est l’homme comme centre de productivité. Je vais dire en d’autres termes que c’est l’homme qui est un créateur des richesses. Notre première richesse, c’est notre démographie. La RDC dispose actuellement de plus ou moins 80 millions d’habitants dont la moitié est active. Imaginez-vous qu’on crée un environnement économique favorable pour permettre aux 40 millions d’habitants actifs de produire de la richesse même en moyenne 50 dollars le mois. Je pense que notre PIB sera largement revu à la hausse. L’homme est un créateur de richesse. Ce dont il a besoin, ce qu’on l’oriente dans son environnement. Quand quelqu’un produit un, deux ou trois sacs de manioc, il a créé ses 50 dollars de richesse, quand quelqu’un produit des huiles même d’une façon artisanale, il a créé de la richesse. C’est au gouvernement maintenant de créer ces conditions favorables pour permettre à chaque citoyens d’investir dans un projet aussi petit que ce soit».

<strong>Willy Akonda Lomanga/ Desk Eco.</strong>