Offensive militaire face au Rwanda et M23 : "Ni le gouvernement central ni provincial, encore moins au niveau opérationnel, ne ferment les yeux sur ce qui se passe. Des réponses sont préparées" (Patrick Muyaya)

1
Patrick Muyaya, ministre de la Communication et médias. Ph. Droits tiers.

La République Démocratique du Congo fait face à l'agression rwandaise via les rebelles du M23 occupant une grande partie de la province du Nord-Kivu.

Malgré les multiples appels de l'opinion publique congolaise à riposter contre l'avancée de ce mouvement rebelle et contre le Rwanda, Kinshasa dit se contenter d'abord de l'option diplomatique pour tenter de résoudre cette crise.

"Aujourd'hui, les Congolais veulent la guerre, disons les choses clairement telles qu'elles sont. Mais vous savez, la guerre, nous avons fait le choix de la faire, mais avant d'arriver à la faire avec l'intensité que cela requiert, il ne faut pas oublier que nous n'évoluons pas de manière isolée, nous sommes dans une communauté des nations. C'est pour ça que je vous ai dit que nous avons un front militaire, et le front militaire, de manière générale, les Nations Unies, tout le monde vous dit qu'il faut qu'on essaie d'observer. Nous avons en face de nous des terroristes," a répliqué Patrick Muyaya à une question de la presse lors d'un briefing tenu mercredi 15 mai 2024 à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

Toutefois, malgré la diplomatie, le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya n'exclut pas totalement l'option militaire pour faire face aux M23 et à l'armée rwandaise actives dans l'Est de la RDC.

"On ne va pas venir devant les médias et commencer à partager ce qui relève de la stratégie militaire. Ce qu'il faut savoir, c'est que ni le gouvernement central ni le gouvernement ici, encore moins au niveau opérationnel, ne ferment les yeux sur ce qui se passe. Il y a des réponses qui sont préparées, certaines sont même apportées sans que vous ne soyez au courant," a souligné Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement.

La partie orientale de la République Démocratique du Congo reste une zone en proie à l'insécurité due à l'activisme des groupes armés depuis plusieurs décennies. Malgré les opérations militaires contre ces groupes armés et la proclamation de l'état de siège, la situation demeure particulièrement préoccupante, surtout avec la résurgence des rebelles du M23 soutenus par Kigali dans la province du Nord-Kivu.

Des initiatives régionales lancées peinent à donner les résultats escomptés sur le terrain. En même temps, une bonne partie des territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo est toujours entre les mains des rebelles du M23 soutenus par le régime de Paul Kagame.

Clément MUAMBA