Attaque du camp des déplacés à Goma: le CLC voit une manière pour le Rwanda de vouloir disperser les réfugiés et dénonce la politique migratoire britannique

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Un camp de déplacés à Goma

Dans un communiqué du 7 mai dernier, le Comité laïc de coordination (CLC), une organisation des laïcs catholiques très connue pour son activisme dans les manifestations politiques de 2018 en République démocratique du Congo (RDC), condamne  le bombardement meurtrier du camp de déplacés de Mugunga et du Lac Vert à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. 

Pour le CLC, cette attaque meurtrière de nombreux innocents dont les femmes et les enfants, revendiquée par le M23, qui occupe une partie du territoire congolais dans l’est du pays avec l’armée rwandaise, n’est pas la première dans cette zone. 

« Ce crime ciblé, qui rappelle les bombardements du même camp en novembre 1996 pour provoquer la dispersion des réfugiés, ne peut faire l’objet d’excuses ; comme il y a trente ans, il dissimulerait d’autres agendas liés sans doute à la stratégie de conquête de la ville de Goma », peut-on lire dans ce communiqué. 

A en croire le CLC, ces attaques sont en lien avec la politique migratoire britannique, qui veut envoyer ses demandeurs d'asile au Rwanda,  alors que ce pays ne dispose pas  de la capacité d'accueillir ces réfugiés, « et qu’ils sont destinés à terme d’envahir les espaces de la RDC », écrit le CLC. « Cette décision cynique et injuste ne fait nullement honneur au monde occidental », martèle-t-il. 

Face à ces événements, le CLC a appelé à l'unité nationale et à l'élaboration de solutions communes pour faire face à cette « situation extrêmement dangereuse qui s'avère être un véritable génocide programmé », note-t-il.

L'organisation a également souligné la nécessité de mettre fin aux « guérillas internes » et d'éviter de « prendre prétexte des initiatives malheureuses pour élaborer de nouvelles stratégies de mise en cause de la cohésion nationale ».

Vendredi 3 mai, des bombes larguées par le M23, selon l’armée de la SADC sur le site des réfugiés de Mugunga, un quartier périphérique  de Goma, ont fait plus de 10 morts et une trentaine de blessées, provoquant l’indignation et les réactions au sein de la communauté tant nationale qu’internationale. 

Bruno Nsaka