RDC : AFSA lance la campagne " ma semence et ma vie" pour la protection et la conservation du Bassin du Congo

Photo d'illustration
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Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (AFSA) en sigle a sensibilisé et vulgarisé auprès d'une centaine des acteurs environnementaux sa nouvelle campagne "ma semence et ma vie" suivie de l'autre " je mange Africain " pour la protection du Bassin du Congo et la biodiversité africaine.

Au cours d'une conférence d'information sur l'agroécologie comme moyen d'adaptation et de lutte contre le changement climatique dans le bassin du Congo échanges organisés par Million Belay coordinateur général de AFSA en séjour à Bukavu, ce 10 mai 2024, il était question de demander aux congolais de s'approprier les produits bio.

Pour Josué Aruna  le Directeur Exécutif de l’OSC congolaise Congo Bassin Conservation Society CBCS et président de la société civile environnementale Sud-Kivu, l'agro-ecologie permet de concilier toutes les méthodes de conservation pour la survie et la protection du bassin du Congo.

" Nous avons parlé de l'agro-ecologie qui prend la pratique, la science mais aussi nos valeurs culturelles en terme de production agricoles parce que depuis longtemps nos parents produisaient sur des petits espaces avec un rendement meilleur et ça fait que nous puissions garder ce que nous appelons la souveraineté alimentaire. C'est parce que on mangeait les produits locaux et on ne mangeait pas de produits importés au niveau international comme aujourd'hui, on est à Bukavu mais on consomme le riz qui vient du Pakistan, ça provoque des problèmes sur notre système alimentaire et nous ne sommes plus résilients même aux effets du système climatique", a dit Josué Aruna.

Pour AFSA, l'agro-écologie est le seul remède pour concilier la conservation de la biodiversité et la production alimentaire en valorisant les modèles traditionnels pour se préserver des méfaits des OGM.

"Avec l'agroécologie selon l'approche de AFSA, comme nous sommes dans une zone forestière, nous devons voir comment concilier la production alimentaire et la conservation de la biodiversité. Dans la conservation nous voyons les espaces forestiers  mais aussi les défis liés au réchauffement climatique. C'est dans cette approche que le petit agriculteur qui est dans le village, ce n'est pas une personne à négliger, c'est un acteur majeur selon AFSA qui doit nous permettre à produire durablement, sans pour autant détruire la nature par l'utilisation de grandes machines qui détruisent la forêt, la terre, les écosystèmes en utilisant les engrais chimiques et les produits OGM dont aujourd'hui les effets liés à la santé humaine, vous avez été témoins de la situation qui a ravagé le monde, on pensait que l'Afrique sera exterminée mais l'Afrique est restée résistante parce que nous mangeons les produits locaux", a précisé Josué Aruna.

Ce dernier a mis un accent sur la campagne" Ma semence et moi" qui valorise les communautés locales et les peuples autochtones en général mais aussi la consommation locale.

" Voilà pourquoi avec AFSA il y a même la campagne qui est maintenant lancée, la semence et ma vie, c'est-à-dire la semence locale que  nous devons produire localement. Je mange Africain, ou bien ma nourriture est africaine. C'est-à -dire, je mange ce qui est produit en RDC, produit en Afrique, pas d'histoires importées de l'Inde, de la Chine pour être consommés ici localement", dit Josué Aruna.

Pour eux, tout tourne à l'avantage du bassin du Congo qui fait face à plusieurs problèmes et défis actuellement.

" L'avantage pour le bassin du Congo qu'il y est que nous devons maintenir le cap, c'est à dire avec les pressions qu'il y a autour des forêts, les pressions liées à l'exploitation minière, les pressions qu'il y a à l'importation des produits qui sont des OGM et qui viennent dans notre pays. Si nous constituons une barrière liée à la destruction des forêts, bien qu'il y a les Minings mais nous allons les amener à comprendre la nécessité de protèger l'environnement à travers le plaidoyer, nous devons amener le gouvernement et nos populations à comprendre que l'importation des produits n'est pas suffisante en terme de notre sécurité sanitaire", insiste AFSA.

Dans sa démarche AFSA précise qu'il doit promouvoir l'accès à la terre et c'est pourquoi  dans sa stratégie avec les sociétés civiles que nous sommes, elle prône des réformes foncières pour que les petits paysans notamment les communautés locales et peuples autochtones puissent accéder à la terre et c'est ça le grand défi et nous pensons que le plaidoyer qui est entrain d'être fait pourrait apporter le changement dans nos états Africains et spécialement en RDC.

Justin Mwamba