Journée mondiale de la liberté de la presse 2024 : Mobilisation en RDC autour des défis environnementaux et de la sécurité des journalistes

Journée mondiale de la liberté de la presse
Journée mondiale de la liberté de la presse

En 2024, le monde a célébré la Journée mondiale de la liberté de la presse, dédiée cette année à l'importance du journalisme et de la liberté d'expression dans le contexte de la crise environnementale mondiale. En RDC, la célébration a eu lieu le 3 mai au Fleuve Congo Hôtel, sous l'organisation d'entités professionnelles telles que l'Union nationale de la presse du Congo (UNPC), Journaliste en danger (JED), l'Association des médias en ligne (MILRDC), la Fédération des Radios de proximité du Congo (FRPC), le Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI) et l'Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA).

Modeste Shabani, président intérimaire de l'UNPC, a déploré la surexploitation des forêts du bassin du Congo et la propagation de certaines espèces. Il a encouragé les journalistes à respecter le code d'éthique et de déontologie, tout en dénonçant ceux qui cherchent à contrôler les médias, notamment dans l'est du pays. Il a également abordé les dérives des réseaux sociaux, la prolifération des communicateurs politiques, la désinformation et les discours. Kasongo a plaidé pour le développement du fact-checking et du journalisme de solutions pour soutenir le travail journalistique pendant le mandat de Félix Tshisekedi.

Jonathan Maghoma, membre du PPI, a mis en lumière la répression des journalistes dans l'est de la RDC. Il a rapporté que plus de 80 journalistes de Rutshuru, Nyiragongo, Masisi et une partie de Walikale ont dû quitter leurs zones à cause des conflits armés. Certains de leurs médias ont été fermés, et beaucoup de ces journalistes ont rejoint Goma, souvent sans être payés. PPI a également documenté des menaces contre des journalistes de Moba, dans le Tanganyika, après une émission sur l'insécurité en février 2024. PPI a également dénoncé l'interdiction faite aux journalistes d'assister au dépouillement des élections sénatoriales au Sud-Kivu. En 2023, PPI a recensé 84 atteintes à la liberté de la presse, dont 62 % dans l'est de la RDC. Entre janvier et avril 2024, 22 cas ont été documentés dans la même région. Maghoma a également salué le soutien d'Internews pour diverses formations destinées aux journalistes.

Karim Benard Dende, directeur-pays d'Internews, a expliqué que le soutien à l'organisation de la cérémonie du 3 mai s'inscrit dans le cadre du projet « Renforcer les radios rurales en RDC » (3R-RDC), financé par la coopération suédoise, suisse et l'USAID. Ce programme, qui a débuté en 2019, soutient le développement de 77 radios communautaires dans 15 provinces de la RDC, ainsi que de trois médias en ligne, en renforçant les capacités techniques et managériales pour des modèles économiques plus résilients.

Lucy Tamlyn, ambassadrice des États-Unis, a encouragé les autorités congolaises à accélérer l'adoption d'une loi sur l'accès à l'information publique pour aider à lutter contre la désinformation. Nicolas Lianza, directeur de cabinet du ministre de la Communication et des Médias, a annoncé une nouvelle grille des programmes de la RTNC axée sur les questions environnementales.