Est de la RDC : le HCR et l'UNICEF condamnent "fermement" le bombardement des sites des déplacés et évoquent un bilan d'au moins 12 morts

Déplacés de Kanyaruchinya, à proximité de Goma. Photo/ACTUALITE.CD
Déplacés de Kanyaruchinya, à proximité de Goma. Photo/ACTUALITE.CD

L'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF) ont condamné "fermement" le bombardement de trois sites de personnes déplacées, dans les quartiers du Lac-vert, Lushagala et de Mugunga à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Selon les deux organisations des Nations-Unies, les explosions, dans les sites civils sus indiqués, ont eu lieu dans la matinée causant la mort d'au moins 12 personnes déplacées et les blessures d'au moins 30 personnes, principalement des femmes et des enfants. Des dommages matériels ont également été causés aux abris et à d'autres structures humanitaires.

« Nous condamnons avec la plus grande fermeté cet acte de violence choquant, impitoyable et ignoble qui a coûté la vie à des enfants, personnes déplacées, et leurs hôtes de la manière la plus cruelle qui soit », a déclaré Angèle Dikongué-Atangana.

Représentante du HCR en RDC dans un communiqué rendu public vendredi 3 mai 2024 avant de poursuivre : « La population civile de la province du Nord-Kivu a été témoin des pires violations humanitaires depuis plus de deux ans dans des attaques sanglantes. Le HCR appelle tous les acteurs à mettre fin à cette violence insensée et à respecter le caractère sacré des sites humanitaires protégés. Nous nous faisons également l'écho des appels lancés par les familles déplacées elles-mêmes en faveur du retour de la paix, qui est un besoin urgent dans l'Est de la RDC ».

À en croire le HCR et l'UNICEF, cette tragédie a également eu pour conséquence d'interrompre le travail des humanitaires sur ce site ; ceux-là même qui apportaient de l'aide aux personnes contraintes de fuir lorsque les bombes sont tombées. On estime à 210 000 le nombre de personnes affectées dans ces zones. 

« Cette tragédie inutile est le résultat de combats qui se rapprochent des zones densément peuplées d'enfants et de leurs familles » a déclaré Grant Leaity, Représentant de l'UNICEF en RDC avant d'ajouter : « Nous demandons que toutes les positions militaires soient immédiatement et permanament éloignées des zones civiles et qu'une solution pacifique soit trouvée pour mettre fin à ce conflit ». 

Selon le même communiqué, le HCR et l'UNICEF sont solidaires des communautés affectées et réaffirment leur engagement en faveur de la paix et de la sécurité.

Au moins 9 personnes ont été tuées à la suite de violentes explosions dans un camp de déplacés dans la banlieue de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu ce vendredi. Plusieurs blessés graves ont aussi été enregistrés suscitant la colère de nombreuses personnes. Cette situation fait suite aux combats qui opposent les Forces Armées de la République Démocratique du Congo et les rebelles du M23 soutenus par le régime de Paul Kagame.

Le bilan des explosions de ce vendredi pourrait s’alourdir au regard de leurs conséquences. Tous les blessés sont pris en charge. Pendant ce temps, les FARDC et le M23 se rejettent les responsabilités de ces tirs mortels.

Clément MUAMBA