Rencontre avec Nicole Ntumba Tshimanga, commissaire supérieur principal 

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Nicole Ntumba Tshimanga est commissaire supérieure principale de l'unité de protection des hautes personnalités et des institutions en RDC, également licenciée en gestion commerciale et financière et journaliste de formation. Durant ses 15 ans de carrière au sein de la police nationale congolaise, la commissaire supérieure principale a occupé, à l'inspection générale de la police, la fonction de chef de service, chargé de relations publiques, de presse et de protocole pendant 10 ans et effectué plusieurs missions à l'intérieur du pays. Ce qui lui a permis de renforcer ses capacités et sa résilience dans ses fonctions.

Pour Nicole Ntumba Tshimanga, l'un des domaines où les femmes policières excellent est la prévention des conflits. Grâce à leur capacité à établir des liens de confiance avec les communautés locales, elles sont souvent mieux placées que leurs collègues masculins pour désamorcer les tensions et prévenir les escalades de violence.

Le fait d'avoir une femme dans les services de sécurité crée de l'apaisement, la compétitivité et la performance pour tout travail qui doit être fait. La femme a la capacité d'avoir une analyse plus complète et plus humaniste. Sa présence au sein de la police permet d'avoir un regard positif sur le secteur. C'est aussi une façon d'humaniser le service de sécurité. A-t-elle dit.

Elle les invite cependant à exercer dans le respect des droits humains, à être à l'écoute des victimes, en particulier des femmes et des enfants, à prendre en compte leurs besoins spécifiques, ainsi qu'à protéger la population.

"Le défi majeur de la femme, c'est la compétence et les mérites. La femme qui assume une fonction de commandement doit l'assumer pleinement, en se considérant égale à son homologue masculin. L'égalité entre femmes et hommes est liée à la capacité intellectuelle, à la capacité d'analyse, d'observation et d'orientation. La femme doit monter la barre plus haut, travailler pour répondre loyalement à toutes ces compétences dans ses services sous le drapeau. Elle doit lutter pour rendre meilleur son environnement de travail, veiller à la propreté et à l'ordre. Il faudrait qu'on constate la différence du simple fait qu'il y a une femme policière qui œuvre quelque part."

Malgré les défis persistants, tels que les discriminations et les stéréotypes de genre, la commissaire supérieure principale note que les femmes congolaises s'affirment de plus en plus au sein de la police nationale, et leur présence au sein des services de l'ordre est un modèle important pour les jeunes générations.

" En voyant des femmes réussir dans ce domaine traditionnellement masculin, les jeunes filles sont encouragées à poursuivre leurs ambitions et à briser les barrières", a-t-elle dit.

Elle appelle également à mettre la femme policière à la place qu'il faut, chacun selon ses compétences et ses performances, à encourager et soutenir la participation des femmes à la police, pour un investissement crucial pour l'avenir de la RDC.

Nancy Clémence Tshimueneka