Kwamouth : la société civile reste dubitative face au processus de résolution du conflit initié par le ministère de l'intérieur

Les déplacés de Kwamouth
Les déplacés de Kwamouth reçus à Bandundu

Un acte d'engagement sera bientôt signé par les chefs coutumiers Teke et Yaka pour la fin du "conflit Teke et Yaka" dans le grand Bandundu et à Maluku. Les rapports des réunions de ces assises organisées par le Ministère de l'intérieur et sécurité ont été signés mardi.

Cependant, l'approche du gouvernement ne fait pas unanimité au territoire de Kwamouth. La société civile locale dénie l'hypothèse d'un " conflit communautaire" et parle d'une milice bien organisée qui résiste à l'armée nationale.

Son président Martin Suta fait savoir que la résolution de cette insécurité passe par l'imposition de la paix par la force et la justice qui doit arrêter et sanctionner tous les instigateurs de ce conflit et tous les membres de la milice. Il se dit dubitatif sur les résultats attendus d'un processus qui définit mal le problème. 

“Nous avions tous compris que c'était une milice organisée. Il ne faut pas parler du conflit entre Teke et Yaka. J'annonce à la communauté nationale ou internationale que dans ce groupe là, il y a les Songo, les Mbala, les Luba, des Ngala, beaucoup de tribus qui sont là. Quand ils ont décidé de mettre fin à cette situation, est-ce qu'ils ont bien analysé pour cette fois-ci, nous ayons la paix durable ? Nous devons d'abord savoir qui était l'agent causal de cette guerre et l'inquiéter , toute sa suite sera découragée. Les miliciens sont toujours dans la forêt entrain de faire des tracasseries, etc. En tout cas, on doit résoudre ce dossier par la force parce que les miliciens sont organisés. Ils ont des armes, il faut les déguerpir par la force, c'est ça la solution" a déclaré Martin Suta, président de la société civile de Kwamouth. 

Les territoires de Kwamouth (Maï ndombe), Bagata(Kwilu), Popokabaka et Kenge ( Kwango) ainsi que la commune de Maluku à Kinshasa sont les parties de la République démocratique du Congo touchées par l'insécurité créée par la milice Mobondo. 

Les atrocités ont débuté au territoire de Kwamouth en juin 2022 entre les communautés Teke et Yaka.

D'abord, il s'est agi comme cause, l'augmentation de la quantité de la redevance coutumière par le chef du village Masiambe de un à cinq sacs, ce qui n'a pas été accepté par les non originaires dont les Yaka qui vont protester par des manifestations. C'est alors qu'un mouvement de chasse de tous les non-originaires sera déclenché par les Teke. 

En revanche, un groupe de personnes identifiées comme des Yaka se sont organisées pour déchoir quelques autorités coutumières et installer les leurs, notamment au village Ngambomi. Quelques mois plus tard, une milice appelée " Mobondo" a été identifiée comme auteur de l'insécurité. Des avis de recherche ont été lancés depuis plus d'un an pour retrouver six personnes citées comme auteurs intellectuels de ces violences, enquêtes restées sans succès. 

Jonathan Mesa, à Kikwit